1. |
attente
09:01
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Attente
Je remets entre tes mains
Mes premières lèvres
Mes premières larmes de joie
Mes yeux d'enfant
Mes longues mains de terre fertile
Tous mes chevaux de feu
Mon sable blanc
Tout ce que je t'ai déjà dit
Ce que je porte en moi
La profondeur du sentiment
Cette saison nouvelle
Qu'éclaire un chant limpide
C'est ma saveur et c'est mon chant
Sur la place chaude d'un dimanche
Maillé d'éblouissants vertiges
Je regarde passer les passants
L'égarement des promenades
L'arrangement des solitudes
L'âge d'une femme vieille d'hier
Et qui traverse à pas très lents
Peut-être te faut-il aussi, assez de temps
J'aimerais bien tout contre moi
Sentir ce corps plein de ton cœur
Plein de ton ventre et de ta vie
Plein d'un silence clair et doux
Qui ralentit le battement
J'y laisserais sur mon sillage
De longs filaments de tendresse
De longues tresses amoureuses
Sous le saphir des caresses
Qui tant paressent, à démêler
Tes algues bleues
Dans le reflet de la vitrine
Trois jeunes filles jouent dans mon dos
A cache-cache
Comme des folles
Peut-être te faut-il encore prendre du large
Braver la force des courants
Croiser la dérive des glaces
Toi mais toi seule en face à face
Et la déroute à la barre des vents violents
Peut-être te faut-il encore assez de temps
La coque du bateau saura-t-elle longtemps contenir
Saura t-elle toujours résister
A tous ces multiples assauts
Je n'en sais rien,
Mais je t'attends
Depuis tu longes mes rivages
Et tu repousses mon escorte
Jusqu'à la porte et dans la cage
De mes dernières limites
Je me demande encore combien de jours
Laisseras-tu dépérir
Tout ce que je t'offre de moi
Un peu de bonheur
A tenir
Maintenant il me semble
Que tu t'éloignes un peu plus vite
Contournant tour à tour
Chacun de mes regards
Chaque mot que j'avance
Chacune de mes nuits
Peut-être te faut-il encore assez de temps
Dans le reflet de la vitrine
Trois jeunes filles jouent dans mon dos
A cache-cache
Comme des folles,
Comme des louves...
Sur le quai blanc de ce dimanche
A fond de cale et sur le pont
Maillé d'éblouissants vertiges
Mouillé de soleil et d'amour
Je suis patient et je t'attends
Peut-être te faut-il encore assez de temps
Je n'en sais rien mais je t'attends
Je n'en sais rien, non
Je n'en sais rien
Sur mon livre de bord
Je me souviens qu'un homme avait écrit ces mots :
* J'ai mis toutes ces années
Pour bâtir dans mon cœur
Avec des allumettes
Une toute petite pagode rouge.
* texte de Dominique Forget, tiré du recueil : « Sous le ventre des papillons », éditions Deleatur.
© tous droits réservés
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2. |
saint julien
04:42
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Saint Julien
Le long du sentier blanc
Qui monte à la chapelle
De Saint-Julien des cieux
Je sens glisser sur moi
Le souffle des lumières
La terre est rouge
Et le silence est bleu
Sous la faveur des courants
La profondeur du ciel
Porte un oiseau de feu
Le coeur de la vallèe
Bat dans le sang des pierres
L’âge des sources
La voix des hommes un peu
Puis quand le soir descend
Décolorer ses paupières
Tout doucement au creux
Je reprends d’un sentiment
La fraîcheur de la terre
Le temps d’y voir
Le temps d’y vivre mieux.
© tous droits réservés
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3. |
entre allées et venues
04:43
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Entre allées et venues
L’avez-vous aperçue, pointant sur ses talons
Le petit pardessus du nouvel étalon
Qui franchira le pas comme un enfant timide
Est-ce que tu fais pour ça, la grande pyramide
C’est une jeune femme qui marche dans la rue
Dans la rue de ses charmes
En voilà, en veux-tu
Elle monte devant lui, il emboîte ses bas
Tout à son appétit en lorgnant ses appâts
Ses cuisses découvertes, le roulis de ses seins
De quoi faire ses emplettes au lit du magasin
C’est une jeune femme qui marche dans la rue
Dans la rue de ses charmes
En voilà, en veux-tu
Elle compte avec la nuit et repousse le jour
Pour toi c’est bien fini, tout à chacun son tour
Comme elle reprend sa place, il s’éloigne à grands pas
Seulement quelqu’un qui passe, faut bien rentrer chez soi
C’est une jeune femme qui marche dans la rue
Dans la rue de ses charmes
En voilà, en veux-tu
Nous passions en voiture voir les filles à l’affiche
Lécher la devanture, intrigants, mais pas chiches
Allons juste pour voir, si on allait marcher
S’faire un p’tit bout d’trottoir pour finir la soirée
C’est une jeune femme qui marche dans la rue
Dans la rue de ses charmes
En voilà, en veux-tu
C’est une femme jeune et que l’on dit perdue
Dans la rue de ses larmes
Entre allées et venues.
© tous droits réservés
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4. |
le sommeil des chevaux
02:01
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Le sommeil des chevaux
Le frémissement des corps
La transparence de l’eau
La terrible incertitude
Le passager clandestin
L’infiniment petit
Le sommeil des chevaux
Le cratère de la nuit
La saison des amours
Le frémissement des corps
La transparence de l’eau
L’émerveillement du monde
La mémoire de la pierre
La succession des jours
Le sommeil des chevaux
La petite éclaircie
Ton visage adoré
© tous droits réservés
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Jean Louis Bergère Angers, France
JL Bergère est un artiste ovni dans le paysage musical français. D'albums en publications littéraires, il continue à dépeindre les nuances de l'âme, les sentiments diffus, les paysages intérieurs. Entre climats ambiants électriques et acoustiques, ce songwriter angevin à l'écriture lumineuse, à la voix chaude et touchante développe avec une extrême sensibilité un univers aussi fragile que puissant ... more
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