1. |
mademoiselle malraux
04:39
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Mademoiselle Malraux
(à Josette Clotis)
Mademoiselle
Boit du ciel
Dans la gorge
D'un oiseau
Elle s'enivre
S'émerveille
En glissant
Dans l'air chaud
D'un été
Sur sa peau
Mademoiselle
Fait du miel
Dans la ruche
De son cerveau
Elle butine
Du soleil
Du sommeil
A gogo
Pour la fleur
De sa peau
Le corps de Mademoiselle…
Mademoiselle
Fait du zèle
Elle en fait
Un peu trop
A aimer
Comme elle aime
Faire l'amour
Un manteau
De fourrure
Sur sa peau
Mademoiselle
Tend l'oreille
Elle surveille
Le réseau
Dans l'attente
D'un appel
De nouvelles
De là-haut
Une étoile
Sous sa peau
Le cœur de Mademoiselle…
Mademoiselle
Est si belle
A Saint-Chamant
Sur la photo
Ses enfants
Sont près d'elle
C'est la guerre
Mais bientôt
Tout changera
De peau
L'Espoir
De Mademoiselle Malraux.
© tous droits réservés
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2. |
il ne faut pas
04:09
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Il ne faut pas
Ce n’est un secret pour personne
Ne reprends pas ce que tu donnes
La plus petite incrustation
La flamme blanche qui vacille
Sur mes deux jambes à la cédille
De mes mains dans la floraison
Il ne faut pas cesser d’écrire
Cesser d’aller de parcourir
Il ne faut pas cesser d’écrire
A la dernière rose séchée
On se dit qu’encore la rosée
Demain matin saura rouvrir
Les pas de ce jeune écolier
Qui traversait sans regarder
L’avenue dans son point de mire
Il ne faut pas passer le pont
Mélanger le vin au poison
Il ne faut pas passer le pont
C’est une terrible messagère
Qui prétend reparler d’hier
Comme d’une violente douceur
Elle pousse encore la tragédie
A piquer le cours de sa vie
Dans une épineuse douleur
Il ne faut pas y revenir
Il faut se taire laisser mourir
Il ne faut pas y revenir
Il ne faut pas y revenir
Il ne faut pas passer le pont
Cesser d’aller de parcourir
Mélanger le vin au poison
Il faut se taire laisser mourir
Il ne faut pas cesser d’écrire
© tous droits réservés
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3. |
avec et sans vous
03:43
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Avec et sans vous
De jour en jour plus vivement
Mes yeux dans l’entrebâillement
Je n’y voyais plus rien venir
La vie glissait sur le côté
Sur la rampe de l’escalier
A deux mains pour s’y retenir
C’était le temps du désamour
Le temps de faire demi-tour
Tout juste le temps de sortir
A la toute première occasion
Je suis parti de la maison
Pour ne plus jamais revenir.
Qu’avez-vous fait, qu’avez-vous dit
Qu’avez-vous seulement compris ?
Je n’en sais rien…
Les années poussent et dans l’allée
On file sans se retourner
Le ciel est beau dans l’éclaircie
C’est par hasard en plein été
Qu’un soir je vous revois passer
Vos jambes sont toujours jolies
Nous nous croisons dans le silence
La rue renversée se balance
Quelques instants, puis c’est fini
La vie venait comme une offrande
Mais nous n’avons pas su la prendre
C’est encore la mort qui nous suit.
Qu’avons-nous fait, qu’avons-nous dit
Nous sommes-nous trompés ou trahis ?
Que faites-vous, comment la vie
Bat-elle pour vous aujourd’hui ?
Je n’en sais rien.
© tous droits réservés
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4. |
rivière dordogne
05:13
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Rivière Dordogne
On a mis la clef sous la porte
Cette nuit la route nous emporte
Pour quelques jours ailleurs
Loin de tout
J’ai réservé la chambre
Là-bas le mois de novembre
Aurait paraît-il
Un charme fou
Descendons sur les terres de Dordogne
Le long de la rivière Dordogne
Et reprenons le cours
De ce thème qui court
Toujours entre nous
Sous le parapluie de couleurs
Traversons le marché aux fleurs
A Sarlat sous la pluie
On se plaît beaucoup
Au ciel des châteaux alentour
Les peintres sont dans la tour
Et les brodeuses de rêve
Filent doux
Descendons sur les terres de Dordogne
Le long de la rivière Dordogne
Et reprenons le cours
De ce thème qui court
Toujours entre nous
J’ai réservé la chambre...
© tous droits réservés
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5. |
vague à l'homme
06:27
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Vague à l'homme
Et puis après j'ai refermé la porte
En écoutant s'éloigner tes pas
Jeu de couple dans la saison morte
On a beau savoir, on n’s’habitue pas.
Vrai faux départ
Cordes et valises,
« Ça c'est vraiment un truc de nana »
L'amour qui dure
Bien sûr ça s'improvise,
Et c'est pas fait pour l’cinéma
Mais…
Si tu n'rentrais pas dormir ce soir…
« Les mots comme des armes ça tue pareil » *
A coup de poing dans l'âme
Et des bleus sous le drap,
Un méchant dans l'oreille de Pavese
Et Bérimond qui s'effondre le cœur en croix.
Du vague à l'homme dans ces peaux de mecs fragiles
Ça vous étonne, mais ne comprenez-vous pas
Que dans la pièce notre rôle devient difficile
A tenir sa place quand on n'y tient pas…
Mais…
Si tu n'rentrais pas dormir ce soir…
Cet effet de miroir à l'image de nos pères
Vraiment je crois que nous n'y ressemblons pas
Plus le corps ni le cœur, à poursuivre la guerre
Ni ces couilles de mâle qu'on nous mettait là,
Dans l'extension du domaine de la lutte
Il semblerait qu'on en soit toujours là :
Guerre des sexes et Breillat dans les futes,
Hommes femmes toujours sans mode d'emploi
Mais…
Si tu n'rentrais pas dormir ce soir…
Et puis après j'ai refermé la porte
En écoutant s'éloigner tes pas
Jeu de couple dans la saison morte
Je me couche …
Et tu ne rentres pas…
* D’après « Le Chien » de Léo Ferré :
« …Des armes et des mots c’est pareil, ça tue pareil… »
© tous droits réservés
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6. |
mon corps
05:17
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Mon corps
Mon corps se prélasse dans le Gulf Stream
C’est un poisson de mer qui dort
Ecaillé d’ondes à la lutte dans le flux rapide
Et qui rêve d’une palme d’or
Mon corps trafique de l’image
Dans le quatorze du carbone
Pour quelque temps il rentre dans le paysage
Le cœur étreint de méthadone
Mon corps n’est jamais tout à fait détaché de son ombre
Mon corps s’adonne toujours dans la boutique
A des travaux de force
Il peine et sue, fait de la bile
Mais lèche ses plaies sous l’écorce
Mon corps se perd dans la géologie
Des terres d’humanité
Un petit d’homme en décalcomanie
Qui court l’immensité
Mon corps vaut bien sous le soleil son pesant de fatigue
Mais si pour l’heure c’est bien encore mon cœur
Que je te donne
Sache que mon corps quant à lui n’appartient
A personne
Mon corps tu le sens qui s’approche
Dans le cercle de tes odeurs
C’est ma langue à ta peau qui s’accroche
Et colore tes parois de rougeurs
Mon corps est encore tout entier
Un animal de plaisir
Une offrande vivante à la divinité
Le mammifère qui te désire
Mon corps est encore tout entier un animal de plaisir
Mais si pour l’heure c’est bien encore mon cœur
Que je te donne
Sache que mon corps quant à lui n’appartient
A personne
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7. |
la fatigue
06:04
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La Fatigue
Bien sûr on se parait des coups
Protégeant son enfant, barricadant sa porte
Mais la salope était bien la plus forte
La fatigue
Elle vous brisait, décourageait
Et j’appelais ma mère
Et j’épelais son nom
Comme un aveugle un bicot qui demande
Un dictionnaire
Je vais tomber, je vais aller
Au plus offrant, au plus facile
La fille me dira
Tu es beau, tu as du talent
La fatigue
La fatigue
J’avais huit ans dix ans et je boitais de l’âme
Y es-tu m’entends-tu loup loup loup loup François petit loup
L’abbé m’a pris sur ses genoux
Ça sentait la honte et l’encens, ça sentait le péché
Mais il suffit qu’un père joue avec son enfant
Partage ses mirages
Pour que ma haine s’effondre
La fatigue la fatigue la fatigue
On repart, recharge la besace, le sac à sentiment
En sortant du métro
La tête d’un bon chien que l’on caresse et qui rêve
Immobile, entre les barreaux
Blessé, blessé
Perds mon sang du côté gauche
Mais beaux monstres
Vous ne m’aurez pas
Sans combattre.
Vous ne m’aurez pas
Sans combattre.
Vous ne m’aurez pas
Sans combattre.
Sans combattre.
Bien sûr on se parait des coups…
Protégeant son enfant, barricadant sa porte…
© tous droits réservés
A partir d'un texte de Franck Venaille
in Papiers d'identité - PJO - 1966.
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8. |
mercantour
02:47
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Mercantour
Peau de chamois
Sans peur du loup
Désert de lune
Mer de cailloux
Un jour de marche dans le Mercantour
Silence on tourne autour
Cascades blanches
Et chevaux noirs
Sous le refuge
L’orage du soir
Un jour de marche dans le Mercantour
Silence on tourne autour
Au val des Merveilles
L’Homme du Bego
Grave sous le ciel
Le dieu taureau
Un jour de marche dans le Mercantour
Silence on tourne autour
© tous droits réservés
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9. |
au lit d'herbes rouges
05:52
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Au lit d’herbes rouges
Dans le jardin secret des amants
Elle s’était glissée tout doucement
Un soir, pour venir le retrouver
Sous la bonne étoile du verger
Au mascara coulé de la nuit
Elle restait là serrée contre lui
Et ce doux chuchotis à l’oreille
La première fois le cœur s’émerveille
Il n’osait pas la déshabiller
Mais sentait battre son décolleté
Dans la chamade d’un pouls rapide
La première fois le geste est timide
Au lit d’herbes rouges, la peau nue blanche
Elle tanguait, son bassin sur ses hanches
Haletante et lui vite emporté
La première fois la courbe est serrée
Et comme elle disait :
« J’ai un peu froid
Rentrons maintenant,
Reste avec moi »
Il ne voulait plus s’éloigner d’elle.
© tous droits réservés
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Jean Louis Bergère Angers, France
JL Bergère est un artiste ovni dans le paysage musical français. D'albums en publications littéraires, il continue à dépeindre les nuances de l'âme, les sentiments diffus, les paysages intérieurs. Entre climats ambiants électriques et acoustiques, ce songwriter angevin à l'écriture lumineuse, à la voix chaude et touchante développe avec une extrême sensibilité un univers aussi fragile que puissant ... more
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